Les Protestants ?


Le ministère pastoral féminin est pleinement accepté dans les Eglises réformées, luthériennes, anglicane, charismatique, libriste, méthodiste et baptiste. Les premières femmes pasteurs ont été reconnues dans les années 1920, sauf à l’Armée du Salut où elles le sont depuis l’origine, 1881 pour la France. Aujourd’hui, dans les Eglises historiques, elles représentent environ 35% du corps pastoral, 10% dans les courants évangéliques qui l’acceptent.

CrroixHuguenote01Ces dernières années, les signes religieux ostentatoires ont beaucoup fait parler d’eux. Les protestants n’en ont guère, sinon la croix huguenote. Son origine reste un peu mystérieuse. Elle reprend la croix de l’Ordre du Saint-Esprit fondé par Henri III en 1578, qui représente une croix de Malte à laquelle est jointe, soit une colombe qui figure le Saint-Esprit, soit une larme ou sainte ampoule, appelée en pays d’oc trissou. Il semble que ce bijou, sous ces deux formes, soit né au XVIIe siècle. Il n’a pas été interdit par les pasteurs ni les « anciens », très chatouilleux pourtant sur la question du port des bijoux par les femmes et a connu un succès foudroyant.

On a moins entendu les protestants que les catholiques sur cette question, car pour eux le mariage n’étant pas un sacrement, ils n’en ont pas une approche religieuse. Les instances représentatives des différents courants protestants ont longtemps été défavorables au mariage des homosexuels ; non pas pour des raisons théologiques, mais pour des raisons sociales, anthropologiques et symboliques. A leurs sens, le mariage est « une organisation sociale qui contribue à structurer les relations en symbolisant la différence entre générations, entre les sexes, entre épousables et non épousables ».  Mais en 2015, au terme d’un processus de réflexion et de débat mené depuis 18 mois dans toute l’Eglise, le Synode national de l’Eglise protestante unie de France a décidé d’élargir les possibilités d’accompagnement liturgique des personnes et des couples, en adoptant notamment l’article suivant :

 « Le Synode est soucieux à la fois de permettre que les couples de même sexe se sentent accueillis tels qu’ils sont et de respecter les points de vue divers qui traversent l’Église protestante unie. Il ouvre la possibilité, pour celles et ceux qui y voient une juste façon de témoigner de l’Évangile, de pratiquer une bénédiction liturgique des couples mariés de même sexe qui veulent placer leur alliance devant Dieu. ».

Une telle bénédiction est bien une possibilité ouverte. Elle n’est ni un droit, ni une obligation. En particulier elle ne s’impose à aucune paroisse, à aucun pasteur.

Oui, bien sûr ! Le catholique est accueilli, tout en étant invité à prendre connaissance des convictions de l’Eglise célébrante. Il lui est proposé de prendre contact avec son Eglise pour qu’il y ait une reconnaissance réciproque en vue d’une célébration commune qui sera dite œcuménique, s’attachant à respecter les convictions de chacun. En pratique, certains prêtres n’acceptent pas cette double célébration, à l’instar de certaines Eglises protestantes évangéliques qui ne sont pas toutes favorables à des cérémonies interconfessionnelles.

cene1« L’Eglise n’est pas propriétaire des sacrements » Laurent Schlumberger, président du Conseil national de l’Eglise protestante unie de France Consciente qu’elle n’est pas propriétaire du repas du Seigneur, l’Eglise réformée de France proclame l’universalité de la Cène sans critère d’exclusion. La Cène est ouverte à tous ceux qui discernent la présence spirituelle du Christ dans le pain et le vin. Cela inclut aussi la possibilité de l’accueil des enfants, en lien avec la catéchèse et en concertation avec les parents.

cene2Le texte de la Concorde de Leuenberg (accord entre luthériens et réformés en 1973), explique le sens de ce repas que les croyants partagent pendant le culte : « (…) En célébrant la Cène, nous proclamons la mort du Christ par laquelle Dieu a réconcilié le monde avec lui-même. Nous confessons la présence du Seigneur ressuscité parmi nous. Dans la joie de la venue du Seigneur auprès de nous, nous attendons sa venue dans la gloire ». Temps d’action de grâce donc, de consécration personnelle, le repas est aussi un moment de rencontre, de pardon si nécessaire envers l’autre.

Baptheme02Institué dans le Nouveau Testament, c’est devenu le signe par lequel l’Eglise manifeste que la grâce de Dieu concerne aussi cette personne-ci. Le baptême ne fait pas le chrétien, il le désigne. Il témoigne à la fois du salut de Dieu et de la foi du baptisé (ou de sa famille, ou de l’Eglise).

Le baptême et la Cène (communion) sont les deux seuls sacrements reconnus et pratiqués, Jésus n’ayant institué que le baptême (« Allez, de toutes les nations, faites des disciples, les baptisant… » Matthieu 28) et la Cène (« Faites cela en mémoire de moi » Luc 22.19). Le baptême est un signe d’amour (de Dieu), d’appartenance (à la communauté des croyants) et de vie nouvelle (par la foi confessée). La Cène est célébrée avec du pain et du vin ou du jus de raisin. Le pain symbolise le corps du Christ, le vin son sang. Elle peut être pratiquée fréquemment ou non et rassemble soit toute la communauté (enfants compris), soit les croyants adultes baptisés, soit ceux qui se sentent dignes d’y participer.

Marie, mère de Jésus, est mentionnée dans le Nouveau Testament. Elle apparaît comme un témoin privilégié, voire un modèle d’obéissance, de foi et de louange. En revanche, elle n’est pas l’objet de culte ni de vénération particulière. Seul Jésus-Christ est sauveur, rédempteur et intercesseur auprès de Dieu. Le protestantisme refuse donc toute forme de piété mariale et s’oppose aux dogmes catholiques récents de l’Immaculée Conception (qui concerne la conception de Marie elle-même et non celle du Christ) et de l’Assomption.

Ils appartiennent à la même religion. Mais ils forment deux confessions différentes car ils divergent sur certains sujets importants. D’abord, les protestants ne reconnaissent aucune autre source d’autorité pour la foi que la Bible (Ancien et Nouveau Testaments ont la même autorité). Les catholiques ajoutent à celle-ci la tradition des Pères de l’Eglise : Tertullien, saint Augustin, Origène… Dans cette dernière, et non dans l’Ecriture, se trouvent attestées les doctrines du purgatoire ou de la prière aux saints. Ensuite, les protestants contestent tant l’infaillibilité papale (tout le monde peut se tromper) que l’autorité qu’il s’arroge sur les consciences. Habité par l’Esprit, et guidé par Lui dans sa lecture de la Bible, le croyant peut connaître les voies sur lesquelles il est appelé à marcher. C’est la reconnaissance de l’égalité de chaque croyant, homme ou femme, quelle que soit sa place dans l’Eglise. Cela s’appelle le « sacerdoce universel ». De plus, catholiques et protestants reconnaissent tous deux que le croyant est sauvé par l’amour de Dieu, au moyen de la foi. Mais les catholiques soutiennent qu’on peut lui associer un certain nombre « d’œuvres » : tous ces actes bons accomplis par le croyant dans sa vie de tous les jours contribuent à son salut. Les protestants refusent cette conception. Ils disent que la foi est nécessaire et suffisante pour le salut : les œuvres sont des conséquences « naturelles » de la foi.

Le christianisme se définit comme la religion de ceux qui veulent être témoins de Jésus-Christ, mort et ressuscité pour tous. Il n’y a donc pas à hésiter : oui, les protestants sont des chrétiens. Ils sont mêmes chrétiens avant d’être protestants. Mais au sein de l’Eglise Universelle qui confesse sa foi : « Jésus-Christ est le Seigneur », et sans jamais vouloir s’en séparer, les protestants ont choisi, à la suite de Luther, Calvin et d’autres, de s’attacher particulièrement à certains aspects qu’ils jugent essentiels de la doctrine chrétienne. Ils ont ainsi relativisé la tradition, la hiérarchie ou encore l’uniformité des rites. Né de ce puissant mouvement de réformation de l’Eglise au XVIe siècle, le protestantisme, est donc aux côtés de l’Eglise catholique romaine, de l’Eglise orthodoxe, de l’Eglise anglicane et d’autres encore, un élément constitutif de l’Eglise Universelle.

Par peur de l’idolâtrie. Martin Luther souhaitait respecter à la lettre le second commandement : « tu ne te feras pas d’idoles (= d’images) » (Exode 20.4). Le courant réformé emboitera le pas au réformateur allemand. C’est pour affirmer que Dieu n’est pas une « image » que certains courants protestants au XVIe siècle ont détruit un certain nombre d’œuvres d’art, même si Luther comprit très vite l’utilité pédagogique des images. Elles pouvaient constituer un véritable catéchisme, à condition d’être soumises à l’Ecriture, au service de la Parole. C’est pourquoi les temples luthériens font, aujourd’hui encore, une plus grande place à l’art sous toutes ses formes que les temples réformés.

Pour les uns, l’avortement est interdit. C’est l’application à la lettre du sixième commandement « Tu ne tueras point. » Pour les autres, la liberté de conscience et la responsabilité priment. L’avortement est un acte grave qui ne doit pas être banalisé. Il n’en reste pas moins que la femme doit avoir le dernier mot sur son choix car c’est elle qui en porte la souffrance.

 


 

Ces questions réponses ont été élaborées à partir d’un hors série de « La Voix Protestante ».LaVoixProtestanteCouverture01
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La Voix Protestante,
14 rue de Trévise,
75009 Paris

 


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Cet article a été actualisé le : 27 février 2015