Grâce à la mission norvégienne luthérienne humanitaire, Lucas nous est arrivé du Brésil il y a maintenant 3 mois. Il nous livre ses premières impressions et nous explique son engagement dans notre église à Lyon.
J’ai toujours aimé travailler pour l’église ; dans mon pays, au Brésil, je me suis occupé des enfants en leur faisant entre autres le KT, et j’ai participé à des rassemblements chrétiens dans ma région, au sud, dans l’état de Santa Catarina. C’est là que, suite à des rencontres avec d’autres jeunes, j’ai eu envie de voyager pour connaître d’autres pays, cultures, langues et aussi vivre dans leur église. Au départ, je voulais aller en Angleterre, mais suite au brexit, çà a été la France. Je pense que c’était la volonté de Dieu que je vienne ici. C’est la mission norvégienne luthérienne humanitaire qui organise ces échanges avec d’autres pays, dans le but d’évangéliser ; la Norvège étant très riche et protestante, finance en partie ce projet.
Les paroissiens sont très accueillants quel que soit le pays d’où l’on vient ou la langue que l’on parle. Mais, j’ai été surpris par le cloisonnement entre les différentes générations ; il y a plus de personnes âgées au culte ici qu’au Brésil, et les enfants ou jeunes ont leur culte à part, alors qu’au Brésil les jeunes et les familles viennent ensemble et très nombreux, surtout lors du culte du dimanche soir. L’ordre du culte est un peu différent, mais le message reste le même. Au Brésil, l’accueil est plus personnalisé ; on présente les nouveaux arrivants lors du culte et on félicite les personnes ayant leur anniversaire etc.. ; Le KT là-bas a lieu toutes les semaines, ici c’est une fois par mois ; je trouve que c’est trop espacé parce que si quelqu’un manque une fois, ça fait 2 mois sans KT ! J’ai aussi remarqué que ce sont presque toujours les mêmes personnes qui sont très engagées. Est-ce qu’ils ne risquent pas de se fatiguer ?
Je travaille pour la Mission JEEPP, « Jeunes Etudiants Et Professionnels Protestants », pour la mission soutenue par la Norvège en partenariat avec la France et le Brésil. Mariana et Mateus, rencontrés au Brésil dans mon église, m’ont encouragé à venir et me soutiennent ici. Mais il faut que j’améliore mon français, j’ai donc 4 fois 4 heures de français par semaine à l’Université Catholique, ceci jusqu’en janvier 2019. Je fais aussi les permanences-jeunes au temple rue Fénélon les lundis, les mardis et les mercredis, ainsi qu’à la Sarra le samedi après-midi. Je participe à diverses réunions concernant les jeunes : « À plus », les parcours alpha, les soirées-spi, les soirées conviviales avec repas partagé, le KT-ado et post-KT. Avec les adultes, je vais au groupe biblique œcuménique, et au groupe de maison à Sainte-Foy et bien sûr je vais au culte le dimanche.
Toutes ces activités, l’apprentissage du français, les différences culturelles, tout cela a été un défi pour moi, et a encore affermi ma foi.
Par contre, vivre seul avec d’autres jeunes, rue Fénelon, m’a permis d’être indépendant, mais je ne sais pas vraiment comment est la vie de famille en France. J’ai apprécié qu’ici, du moins les personnes que j’ai rencontrées, sont moins matérialistes et plus écologistes qu’au Brésil. Là-bas, les gens sont très influencés par les Etats-Unis et gagner de l’argent reste le plus important (avoir plutôt qu’être…). Certaines églises libres ont même une chaîne de télévision, avec cultes non-stop, et des publicités qui font penser à une commercialisation de la foi. Mais ma crainte est, que les activités auxquelles je participe et/ou anime, ne soient pas perpétuées, qu’elles ne dépendent que d’un leader ou de personnes temporairement présentes.
Je crois qu’il est important que je retourne dans mon pays pour partager mon expérience et continuer mes études de droit, devenir avocat, et peut-être même faire des études de théologie. En conclusion, je tiens à citer la devise de l’intercambio à laquelle j’adhère complètement :
Lucas interviewé par Sylvie Vanier
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