Des représentants des grandes religions mondiales ont élaboré dix commandements écologistes. Ils veulent ainsi inciter les croyants et les institutions religieuses à mettre leur pouvoir au service de la cause environnementale.
La religion sauvera-t-elle la planète ? Fait rare, les cultes les plus importants du monde se sont mis d’accord sur un but commun. Des responsables religieux représentant le christianisme, l’islam, le judaïsme, le bouddhisme et l’hindouisme ont annoncé dix nouveaux commandements pour la protection de la vie sur Terre.
Cette annonce a été réalisée le 14 novembre 2022 durant la COP27 à Charm-El-Cheikh en Égypte. À peine à quelques centaines de kilomètres du célèbre mont Sinaï, où Moïse aurait reçu les Dix Commandements selon le récit biblique.
Près d’une cinquantaine de responsables religieux ont contribué à l’élaboration de ces commandements. © Josef Abramowitz
« La crise écologique est aussi une crise spirituelle, affirme le rabbin israélien Yonatan Neril, président-fondateur du Centre interconfessionnel pour le développement durable et initiateur de ce mouvement écologiste au sein des religions. Les émissions de gaz à effet de serre continueront à augmenter tant que l’humanité restera prisonnière du consumérisme, de la cupidité, de l’autosatisfaction instantanée et de la pensée à court terme. Des solutions spirituelles sont nécessaires pour changer ce système de valeurs. »
Pour faciliter ce basculement, les représentants religieux se sont mis d’accord sur dix règles de protection environnementale et justice climatique (versions simplifiées, disponibles en entier ici, en anglais ) :
- L’être humain a la responsabilité d’aimer et protéger la nature, on doit reconnaître que la création n’est pas notre possession.
- Toute vie doit être traitée avec respect, car toute la nature est imprégnée par le spirituel, ou par Dieu, en fonction des croyances de chacun.
- Nous devons prendre soin de chacun et de la planète, car il y a une interdépendance entre tous les êtres, nous faisons tous partie d’un grand tout.
- Nous sommes responsables du bien-être de toute vie actuelle et des générations futures. La tâche des humains est de nourrir et servir cet ensemble interdépendant. Le bien-être de l’humanité ne peut pas être envisagé sans le bien-être du reste de la planète. Nous devons donc nous engager à ne pas nuire à la nature et à aider au développement et à l’évolution de tous les éléments de la création.
- Une vie spirituelle disciplinée est utile pour surmonter les défis du changement climatique, en luttant contre l’égoïsme, la cupidité et l’arrogance, qui ont le potentiel de détruire l’humanité et la création.
- Toute pensée, parole ou action doit être dirigée vers le bien. Il y a un lien intrinsèque entre l’humain et la nature, et nos pensées et actions ont la capacité de nuire ou de soigner.
- L’être humain bénéficiera de sa recherche de purification, d’élévation et de transformation pour aller vers une vision plus élevée de son rôle dans la création.
- Agir en sachant que toute action compte. Comprendre les conséquences à court et long terme de nos actes nous aidera à trouver des façons d’atténuer nos actions néfastes et travailler pour le bien.
- Prendre au sérieux les leçons et les observations que l’humanité a acquises grâce aux études scientifiques et au bon sens. L’esprit, la raison et le spirituel nous permettent de développer une vision plus attentive et plus consciente du monde naturel.
- Nous devons être sensibles aux insécurités et aux injustices endurées par les autres. L’amour et la compassion sont des principes spirituels fondamentaux. Ils doivent s’appliquer aux humains, aux communautés humaines et aux autres êtres de la création. Ouvrir notre cœur à la douleur d’autrui nous mènera au changement.
Des commandements qui visent les croyants, mais aussi les institutions religieuses : « La religion est la plus grande ONG de la planète, elle a une influence sur des milliards de personnes dans le monde, poursuit Yonatan Neril.
Les institutions religieuses doivent mettre leur influence et leur autorité morale au service de l’environnement, mais elles n’en parlent pas suffisamment, estime-t-il. La religion aussi doit se convertir à l’écologisme. »
source : https://reporterre.net/Religions-10-commandements-communs-pour-l-environnement
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Cet article a été actualisé le : 12 décembre 2022